Le p'tit mélange
Un Samedi soir sur la terre...
Pas de chanson... des images.... des impressions... des souvenirs mélodieux.... ceux qui parcourent les veines du temps et des valeurs de l'apprentissage... ce sang esseulé qui déambule dans les rues mouillées et coule sous les ponts avant de retrouver l'autre rive... l'encrier qui s'entrouvre pour respirer un grand coup... et le temps suspendu dans les nuages, sans rien dire... qui se cherche... comme un sillon dans la nuit... sans lune étoilée... avec en mémoire cette voix divine haletante...
Doux souvenirs d'écriture... je pense à toi... toi qui me chatouille encore chaque fois dans ce silence... ce goût expressif... dans cette distance toujours pas si lointaine... je me rappelle... la légèreté frivole de la plume... je pense à elle... je rêve ou simplement, j'aimerais te dire... tout ce que j'ignore... te souffler mot à l'oreille... de tout ce que je n'ose entendre... j'aimerais t'écrire ce qui ne sort plus dans les bars... ce qui ne cours plus les lumières des shows ensorcelant... ce cirque qui ne fait qu'exister entre quatre murs, reconstruits bien à l'abri du quotidien...
Et que rien n'égale cette délicieuse nostalgie d'avoir connu l'ivresse pleine de sobriété... celle qui décuple les sens et rend plus vivant que le fait de n'avoir jamais existé... par des mots perdus à jamais... disparus dans le vent... dans le souffle d'un air d'été fredonné à bicyclette... avec des sandales... un grand sac à l'épaule... ou sur un bateau qui caresse encore du regard une île accueillante, ancestrale... et un sourire à croquer la vie à pleines dents... irrésistible oreille au génie de Van Gogh... un pinceau symphonique... qui murmure l'écoute avec une douceur apprivoisante... celle de la flûte à bec du primaire...
Voilà...
Tout ce qui passe avec dans sa poche l'éphémère bille de stylo, qui ne semble plus vouloir rouler sa bosse... abîmé par cette route moins fréquenté, pleine de nids de poules... soupe au lait, sans rien dire... sans rien dire... l'insensé... qui colporte à l'entrée d'une rythmique cardiaque devenue nerveuse... métronome... tic... tac...
Je sais qu'il faut bien un jour lâcher prise... je sais que l'on ne peut point tenir pour toujours le monde à ses pieds... je le sais sans pourtant me faire la raison... comme si l'amour restait encore un enfantillage affectueux... comme si ce qui touche le coeur, le marquait à jamais... douce naïveté déchirante de ne jamais oser vieillir... celle de s'attacher dans la libre amitié... celle d'écrire «doux-mignon» comme un enfant cajoleur... celui sans protection qui aime à se donner en spectacle... pauvre petit... mon amour est pour toi...
Comment délaisser ces moments inoubliables, de se découvrir enfin, dans cette reconnaissance depuis toujours attendue... comment sans le savoir... arriver à découvrir une parcelle de l'inaccessible... comment... comment... et comment encore... laisser aller une famille dispersée, que l'on a jamais eu... orphelin... et que l'on rêve encore... encore... et encore... et le vide, de ne s'attacher à rien, qui reprend ses droits... celui de tout perdre pour enfin découvrir une liberté inadmissible... sans repère... seul à lui-même... en essayant malgré tout de le partager.... un salut...
Voilà une autre bouteille à la mer que je n'aurais jamais caler pour tenter d'oublier... voilà d'autre mots lancés à la dérive de mes écumes fragiles... voilà un post oublié pendant que les facteurs désintéressés somnolent dans un long weekend générationnel... voilà un lieu réconfortant où je me suis familiarisé... et où le nez dans le vent j'adore encore, même seul, venir m'y réfugier... où, je me console dans le doux souvenir de votre inestimable présence... et pendant ce temps, les rues se vident... et déambulent une pluie de fines goutelettes délicieuses...